La revue N° 133

 

 

 

N° 133 - Décembre 2015

Éditorial

   Si vous recevez ce numéro de fin d'année avec une quinzaine de jours de retard, retardant ainsi les vœux pour une bonne année 2016 que nous tenons à vous adresser, c'est parce que nous avons dû le remanier plusieurs fois. En effet, la disparition de notre ami Gérard Giuliano, dont la brutalité n'a pas été atténuée par le fait que nous la savions inéluctable, a modifié le sommaire de ce n°133. Alors qu'ils avaient été montés, trois articles, qui devaient occuper plus d'une vingtaine de pages, ont été retirés, pour laisser place au "dossier hommage" à Gérard.

   Outre les témoignages de plusieurs membres – volontaires – de nos éditions, qui l'ont côtoyé depuis notre création, nous avons tenu à ce que soit précisé l'apport de Gérard à l'histoire militaire des Ardennes pendant la Seconde Guerre mondiale et que soient aussi évoqués d'autres champs de ses activités : son métier de professeur et son implication en tant qu'entraîneur des équipes jeunes du FC Tournes... Quant à moi, en écrivant longuement sur Gérard, comme je le signale, j'ai le sentiment d'avoir relaté une partie de la vie de Terres Ardennaises, surtout les douze premières années, si riches et si fécondes : celles de notre naissance et d'un fulgurant développement !

   François Renaud, fidèle lecteur qui a intégré notre association en 2009, connaît Terres Ardennaises depuis toujours. Il y a quelques mois, il a eu la gentillesse de graver l'émission Rencontre du 16 février 1983, qu'il animait sur Arc-en-ciel FM. Cette émission, à laquelle je participais avec Patrice Gielen, Gérard Giuliano et Jacky Turquin, était consacrée à notre revue encore dans ses balbutiements – elle n'avait pas un an d'âge. Elle illustre parfaitement l'enthousiasme raisonné qui nous animait à l'époque. Elle sera bientôt consultable sur notre site et vous pourrez réentendre la voix chantante de Gérard Giuliano.

  L'émission "Rencontre" du 16 février 1983 :  clic ici

   Ce même François Renaud, qui partage depuis peu avec Nicolas Charles la tâche du secrétariat de rédaction, m'a écrit, après la relecture-correction de mon article, que je n'étais heureusement pas tombé dans le piège du C'était mieux avant. Il a suggéré également, et c'est tout à son honneur, que nous tenions compte du lecteur lambda, de l'abonné arrivé récemment, qui n'ont pas connu les articles (de Gérard) ou les ont un peu oubliés, (qui) risquent de ne pas comprendre l'importance pour la "famille TA", comme la nomme Jacques, de cette disparition. Donc, qu'il souhaitait qu'à côté de ce dossier paraissent plusieurs autres articles comme dans un numéro ordinaire.

   C'est pourquoi ce n°133 comporte deux parties bien différentes. La première autour de Gérard, pour qui nous avons plongé dans les centaines de coupures de journaux locaux pieusement gardées, nos albums photos et nos archives... Ce ne fut pas chose facile, parce que les souvenirs des grands moments de joie que nous avons vécus avec Gérard ont fait naître chez nous la nostalgie d'un temps à jamais perdu, ainsi qu'une profonde tristesse. La seconde est diverse comme à notre habitude. Gérard, qui tenait tant à Terres Ardennaises, l'aurait voulu ainsi.

   Comme un dernier clin d'œil, souriant, complice et amical à Gérard, que nous avions "forcé" à écrire sur les fameux boudins de Haybes et d'Hargnies – je le rappelle dans mon article –, il me plaît de terminer cet éditorial par l'appel à acheter notre dernier et bel ouvrage : La cuisine du sanglier des Ardennes. Car, faire durer et vivre Terres Ardennaises entraîne ce constat réaliste et bien d'actualité : notre revue et nos livres doivent se vendre. C'était aussi une des priorités de Gérard qui a approvisionné la librairie Rimbaud de nos productions pendant une douzaine d'années.

Jacques Lambert

Émission hommage sur Radio Verdon de mai 2016 : clic ici