La revue N° 136

 

 

 

N° 136 - Octobre 2016

Éditorial

 

   Comme chaque année, notre numéro d'octobre est organisé autour d'un thème. Pour cette année 2016, nous avons pensé au Musée de l'Ardenne, cette institution inaugurée le 20 octobre 1994 et qui fête donc aujourd'hui ses vingt-deux ans. D'aucuns trouveront peut-être surprenant de ne pas avoir fêté plutôt le vingtième ou le vingt-cinquième anniversaire du Musée, mais pour ma part, je trouve le vingt-deuxième anniversaire tout aussi honorable. Halte à la dictature des nombres ronds” !

   Ce que vous allez découvrir n'est pas un catalogue du Musée de l'Ardenne, loin de là. Les collections sont bien trop riches pour cela et le recensement de tous les objets n'est pas terminé. Il s'agit plutôt, pour reprendre le titre d'un des articles, d'une balade à travers les collections avec des arrêts marqués ça et là.

   Le choix de ces arrêts est-il subjectif ? Oui, totalement, et d'une subjectivité assumée ! D'ailleurs, chacun voyant midi à sa porte, à Terres Ardennaises comme ailleurs, Jacques Lambert souhaite que le Musée de l'Ardenne prenne une coloration Arts et Traditions populaires plus forte, Jean-Pierre Pénisson trouve que la paléontologie aurait droit à meilleure place et, pour ma part, j'émets le souhait de voir exposées les médailles de 1848. Il va falloir songer à annexer un ou deux pavillons de la place Ducale.

   Ce numéro spécial de Terres Ardennaises ne vous parlera pas que des Ardennes car les collections débordent de ce cadre. Elles sont parfois issues de collections privées et les collectionneurs n'ont pas forcément restreint leurs recherches à ce seul département. Le collectionneur était ar-dennais, pas forcément la collection. C'est par exemple le cas pour les collections numismatiques. Mais cette balade vous fera découvrir des aspects peu connus des collections carolomacériennes et puis elle vous apprendra beaucoup de choses.

   Savez-vous que le meilleur spécialiste des médailles de la Deuxième République est ardennais, même si aucune de ces médailles n'a été faite dans les Ardennes ? Savez-vous ce que signifie l'acronyme MNR ? Voulez-vous voir un os de mammouth ? Quelles armes d'apparat équipaient les gardes du corps des grands de ce monde avant les oreillettes et les Glock 26 ? Pour les plus jeunes, qu'était le Musée avant d'être un musée ?

   Cette énumération montre peut-être, en creux, les limites du Musée de l'Ardenne, hétéroclite, touffu.

   Il y a vingt-cinq ans, l'urgence était de sauver de l'oubli de riches collections, de les mettre en valeur et de les compléter. Aujourd'hui, une muséographie plus moderne, concentrée sur deux ou trois thèmes, avec moins d'objets, serait probablement plus appropriée. Les objets des réserves seraient alors mis en valeur lors d'expositions temporaires comme c'est déjà le cas aujourd'hui. À lire l'article de Jacques Lambert, l'actuelle direction du Musée de l'Ardenne semble bien y réfléchir.

   Je voudrais d'ailleurs remercier la directrice et tout le personnel du Musée de l'Ardenne pour l'aide qui nous a été apportée pour la réalisation de ce numéro qui, j'espère, poussera nos lecteurs à retourner au Musée de l'Ardenne, ne serait-ce que pour y visiter la très belle exposition Charles de Gonzague, prince de l'Europe qui s'y tient actuellement.

Jean Diel