La revue N° 150

 

 

 

N° 150 - Avril 2020

Éditorial

 Le numéro 150…

    Lorsqu’il s’est agi de trouver un thème pour le numéro 50 de notre revue, en avril 1995, nous ne sommes pas allés chercher loin devant notre porte, mais plutôt dans la cave de notre local, rue Hachette à Charleville-Mézières. En effet, l’importante inondation de fin janvier 1995 y avait aggloméré en un gros tas informe les centaines de livres qui y étaient entreposés. Et voilà pourquoi nous avons édité un numéro baptisé « Inondations » !

    Pour le numéro 100, en octobre 2007, peut-être en opposition à l’élément eau que nous avions choisi, douze ans plus tôt, Pascal Chagot proposa de parler du feu ! Et ce, à travers une étude très vivante et très détaillée sur les « Sapeurs-pompiers des Ardennes, d’hier et d’aujourd’hui ».

    Quant au numéro que cet éditorial ouvre, le thème nous a été indirectement fourni par Claire Hugerot de l’ADTA, Agence de développement touristique des Ardennes, qui nous avait contactés pour travailler avec elle sur une exposition, consacrée à dix-sept « Portraits de femmes remarquables des Ardennes, 1875-1975 ». Cette exposition, à la réalisation de laquelle œuvrèrent aussi la Direction départementale aux droits des femmes et à l'égalité et l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, s’est tenue au Château Renaudin en novembre 2019. Précisons qu’elle peut être réservée gratuitement auprès de l’ADTA, pour les associations et mairies, et, pour les scolaires, auprès de la DDDFE. Nous pouvons l’accompagner de conférences.

    C’est, de nouveau, Pascal Chagot qui trouva le thème de notre numéro 150, en suggérant qu’il s’appuie sur ces dix-sept portraits. Comme nous avions été quelque peu frustrés de réduire la longueur des textes sur les calicots et, souhaitant rendre hommage à d’autres femmes, ce numéro est devenu fort dense puisque vous y trouverez vingt-quatre portraits de femmes remarquables des Ardennes...

    Avant que vous ne vous plongiez dans leur lecture, précisons que ces portraits sont plus ou moins longs. Il nous a paru évident qu’il aurait été inutile de ressasser la vie de femmes connues, comme Jeanne Mélin, Andrée Viénot, Yvonne Dauby-Godard à qui nous avons déjà consacré des articles, voire des livres, ou que d’autres auteurs ont présentées en détail : Marie-Hélène Cardot, Marie-Louise Dromart, Marguerite Fontaine, Éva Thomé…

    Autre préambule à votre découverte, nous n’avons pas voulu oublier les « femmes ordinaires », sans que cette expression revête un quelconque sens péjoratif, avec les dessins de Simon Cocu reprenant de beaux personnages féminins, peints par Eugène Damas, surtout, et par son élève, Paul Gondrexon.

    En ce qui concerne Mireille Miltsztayn, née à Ilza, en Pologne, ayant vécu à Paris avant de rejoindre la WOL des Ardennes puis de mourir à Auschwitz-Birkenau, sa place est, pour nous, bien au côté des neuf autres femmes, d’origine ardennaise, qui ont dû affronter, comme elle, les conséquences de la Seconde Guerre mondiale dans les Ardennes.

    Mais, il ne faudrait pas – ce serait une tragique erreur – ne voir dans ce numéro qu’une énième évocation de la Seconde Guerre mondiale dans les Ardennes, puisque nous y présentons aussi des artistes, des pacifistes et féministes, des pionnières dans de nombreux domaines. En outre, ces vingt-quatre femmes ne peuvent être pour la plupart d’entre elles réduites à un seul talent, à un seul champ d’activité, à un seul moment de l’Histoire...

    Elles méritent, à l’évidence, ce numéro, à la fois d’anniversaire et d’hommage, qui bruit de leurs vies intenses et diverses, et des combats de tous ordres qu’elles ont menés avec courage.

 

Jacques Lambert